C’est un résultat qui ne surprend pas : Annecy est en tête – hors Paris – du dernier palmarès des villes françaises où il faut investir en 2021. Cette étude publiée dans Le Figaro Immobilier relève les nombreux atouts de la Venise des Alpes. Elle montre aussi les dangers de ce succès fulgurant.
Tout ce qui est rare est cher… Cela se vérifie une nouvelle fois avec le classement que vient de sortir le journal Le Figaro cette semaine. Dans le palmarès des communes où investir l’an prochain, Annecy figure à la première place dans la catégorie « grandes villes ». La préfecture de Haute-Savoie se distingue particulièrement dans les volets « valorisation à l’achat » et « valorisation à la location ». Aix-en-Provence et Toulouse complètent le podium. Lyon, Nice, Montpellier, Dijon, Marseille, Besançon et Strasbourg forment le Top 10.
« Le cas d’Annecy est unique en France car nous sommes dans un bassin de vie privilégié avec la proximité de la Suisse, le tourisme et l’industrie. Je suis d’ailleurs assez confiant sur les mois à venir même si l’impact de la crise sanitaire est difficile à prévoir », analyse Léo Fermigier, responsable du service transactions chez Accort Immobilier qui n’est pas surpris par ce classement. « Je pense que si le marché baisse fort ailleurs en France, nous serons malgré tout relativement épargnés. Sauf bien sûr si nos voisins devaient fermer leurs frontières. »
Le prix des petites surfaces s’envole !
Parmi les biens les plus demandés figurent évidemment les studios et les T2. D’après l’étude du Figaro, dont la méthodologie est détaillée, le rendement locatif n’est pas le meilleur sur Annecy (3.7 % contre 8.1 % à Saint-Etienne par exemple) mais l’enquête s’intéresse uniquement au marché classique. En réalité, il est possible de gagner bien plus avec la location saisonnière. « Beaucoup d’investisseurs achètent et louent à la nuitée ou à la semaine. Il faut bien se rendre compte que le tourisme explose à Annecy et ceux qui combinent locations étudiantes et de vacances font les meilleurs calculs », décrypte Léo Fermigier. Comptez par exemple 700 euros la semaine en location de loisirs pour un deux-pièces, soit autant qu’un loyer mensuel habituel pour ce type de surface.
Peu d’offre et beaucoup de demande
Le prix du m2 dans l’ancien est d’environ 4150 euros selon ce palmarès (d’après des constats des notaires). Le marché aurait même augmenté de plus de 6 % sur un an. Dans les faits, les tarifs pratiqués seraient nettement plus élevés avec au minimum 4500 euros le m2 dans Annecy intra-muros et dans des secteurs un peu délaissés comme l’avenue de Genève et, plus globalement, le nord de la ville. « La densification n’est pas si élevée qu’on pourrait le croire sur Annecy, prévient le spécialiste. Résultat : en ralentissant le développement urbain et en limitant la production dans le neuf, on fait monter les enchères. »
Aujourd’hui, les gens n’ont pas peur d’acheter dans ce microclimat annécien. Et toujours selon ce professionnel de l’immobilier, il y a encore de la marge dans la montée des prix et le plafond n’a pas été atteint.
Témoignage : «Nous avons été étonnés par ce résultat»
Si ce palmarès n’est pas une surprise au niveau local, il braque un peu plus, au niveau national, les projecteurs sur Annecy. « C’est vrai que nous avons été assez étonnés par ce résultat, car généralement ce type de palmarès est dominé par les grandes métropoles », avoue Julien Breuilh, directeur des études au Figaro Immobilier. « En revanche, quand on regarde le détail on se rend compte que votre ville est assez complète, car elle attire à la fois une clientèle pour de l’achat pur et une autre pour de l’achat destiné à de la location. » Annecy constitue une valeur refuge pour les investisseurs dans un bassin de vie aisé, sécurisant et avec un prix de l’immobilier élevé. Le journal constate par ailleurs que le nombre de logements vacants est très faible, ce qui prouve que le marché est sous tension.
Date de mise à jour : 30/04/24
Date de création : 14/12/20
Source : Mathias Besson
