Avec la menace du Covid-19 et les nouvelles règles sanitaires, l’été sera forcément différent à Annecy. Mais tout laisse à penser que la cité lacustre sera quand même une destination incontournable des vacances. En tout cas, pour le directeur de l’office de tourisme du lac d’Annecy, Yann Clavillier, il y a clairement une carte à jouer.
« Notre ADN est en phase avec ce qu’attendent les Français »
Comment se présente cet été ?
« On va être sur une saison un petit peu décalée par rapport aux années précédentes, avec une clientèle nationale et régionale. On estime qu’on va être en baisse de fréquentation, mais ce n’est pas certain parce qu’on a un territoire qui séduit une grande clientèle française et qui correspond aux attentes liées au déconfinement.
Par rapport à la crise sanitaire qu’on vient de vivre, on a beaucoup de critères qui répondent à ces attentes-là. On est en pleine nature, sur des activités de plein air et avec un patrimoine relativement accessible. On pense avoir toutes les valeurs requises comme le ressourcement ou la revitalisation. C’est l’ADN du territoire et cet ADN-là est bien en phase avec ce que peuvent attendre maintenant les Français qui sont restés confinés pendant deux mois.
Annecy sera-t-elle une destination phare en France ?
Oui, on pense que la montagne va bénéficier d’une plus-value forte d’un point de vue touristique. Et le lac d’Annecy, forcément, encore davantage parce qu’on bénéficie de cette image de petite ville à taille humaine, de lac le plus pur d’Europe et de montagnes très accessibles.
On pense qu’on peut tirer facilement notre épingle du jeu par rapport à d’autres territoires qui sont plus estampillés rassemblements sur les bords des plages.
À Annecy, l’avantage aussi, c’est qu’on a sorti un carnet d’escapades. Ça peut être : aller à Alby-sur-Chéran, sur le plateau des Glières, dans le parc des Bauges, sur le Semnoz… Essayer de faire découvrir les endroits un petit peu moins reconnus et leur donner davantage de plus-value pour montrer qu’on a aussi des endroits confidentiels qui permettront de rencontrer beaucoup moins de monde et avec des valeurs fortes.
L’idée, c’est d’attirer du monde sur Annecy et de leur dire : «Allez visiter autour».
« Personne ne pourra faire du 100 % »
Quel est l’état d’esprit des professionnels du tourisme ?
On peut dire qu’il est assez optimiste, très dynamique. Ça a repris du poil de la bête pour l’été avec la clientèle hôtelière. C’est peut-être un petit peu plus délicat pour les prestataires d’activités.
Je vois, par exemple, la Compagnie des bateaux qui pense que sortir le Libellule sera très compliqué pour cet été. Pour un prestataire de parapente, le protocole à mettre en place sur un baptême peut être rédhibitoire pour certains [clients, NDLR]. Un accompagnateur de moyenne montagne va limiter son nombre de personnes. Les loueurs de bateaux et pédalos (voir p.3), qui à chaque fois doivent nettoyer entre deux, ne peuvent prendre qu’une clientèle issue de la même famille sur un seul et unique pédalo. Même pour les visites, c’est moins de personnes dans les châteaux, les musées.
Ils sont prêts, mais il y a beaucoup de contraintes. Personne ne pourra faire du 100 % comme on le faisait habituellement. »
Montagne :
Où partirons-nous cet été ? « Comme chaque année, la mer, l’océan, le littoral, ça reste quand même la destination favorite des Français l’été, qui vont d’abord chercher le soleil et puis la mer », admet Claudie Blanc, directrice de Savoie Mont Blanc Tourisme (SMBT). Mais ils n’en délaissent pas moins la montagne. « Elle est à touche-touche avec la campagne. On voit qu’on a besoin de vert, d’aération aussi. » D’après l’étude réalisée mi-mai pour SMBT, 61 % des personnes indécises sur leurs vacances d’été ont des projets à la mer et 12 % à la montagne. L’avantage d’Annecy, c’est justement d’allier les deux ! On peut poser sa serviette au bord du lac comme se lancer dans une grande randonnée jusqu’à un refuge. Reste à savoir si les 4 Français sur 10 indécis opteront pour cette destination.
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Date de mise à jour : 30/04/24
Date de création : 15/06/20
Source : Maxime Petit
