C’est un chantier qui s’éternise. Depuis la fin de l’automne, plus aucun ouvrier n’a été aperçu dans ce secteur coincé entre l’avenue du Rhône et celle de Chambéry. Des problèmes techniques et juridiques retardent les travaux.
C’est un gros projet qui est presque au point mort. Juste en face de la Banque de France devait être érigé un hôtel de 102 chambres dont la gestion et l’exploitation serait confiée au groupe hôtelier Holiday Inn, le britannique encore absent des bords du lac. Les travaux avaient débuté fin 2018 et tout semblait respecter le permis de construire délivré un an plus tôt par la mairie. Mais voilà, la géographie des lieux et surtout la stabilité du terrain se sont révélés beaucoup plus complexes que prévu - la parcelle avait pourtant été sondée à l’origine par les porteurs du projet.
Les sols sont gorgés d’eau
L’eau est ici présente en très grande quantité dans la nappe phréatique. D’ailleurs, une simple vue extérieure du chantier montre l’étendue du problème : le terrain est une pataugeoire. Toutefois, impossible de retirer l’eau pour l’heure, l’autorisation de pomper a été refusée par la ville. « Le débit sera trop important pour être absorbé par le réseau d’eaux pluviales et cela représente un danger pour la sécurité des biens et des personnes dans le quartier », confirme Florent Vigouroux, Directeur Général Adjoint du département Développement Urbain. Le matériel de pompage ne présente pour la mairie pas assez de garanties et c’est donc le principe de précaution qui l’emporte.
Inquiétude des riverains qui ont entamé une procédure judiciaire
La municipalité encourage néanmoins le projet car il est bon pour le secteur du tourisme « mais pas à n’importe quel prix ». Et les services géotechniques doutent de la qualité des sols : « Nous ne sommes pas certains que pomper toute cette eau soit une bonne solution. Il y a un risque d’amaigrir le sol et donc de le fragiliser, un peu comme une éponge qu’on aurait asséchée. » La copropriété voisine, dont les murs sont situés en limite de parcelle, a d’ailleurs saisi un expert judiciaire pour sécuriser ce chantier car il semblerait que les murs de la maison aient bougé durant le début des opérations de pompage.
Un promoteur aux abonnés absents
Le titulaire du permis de construire - le promoteur Generim - est pour l’heure assez discret et n’a pas donné de suite dans l’immédiat au refus de la mairie. Il n’a pas, non plus, souhaité répondre à nos sollicitations. « Ils peuvent tout à fait pomper le sol mais avec une solution technique adaptée sans doute plus onéreuse. A eux de voir ! »", tranche Eric Pollet, Responsable promotion immobilière de la Ville. Au prix du foncier, les choses bougeront sûrement...
Generim, le promoteur a l’origine du projet
Ce nom ne vous dit sans doute pas grand chose mais ce promoteur, qui a plus de 25 ans d’expérience, n’est pas novice en la matière. Présent dans tous les domaines de l’immobilier (résidentiel, hôtellerie, bureaux, santé...), Generim a notamment réalisé, dans notre département, le célèbre Hilton d’Evian, un hôtel 5 étoiles de 175 chambres ouvert il y a une petite quinzaine d’années.
Le même groupe a également réalisé plusieurs logements de standing à Chens-sur-Léman et Messery dans le Chablais. Plus récemment, la société s’est occupée de la transformation de l’Hôtel Dieux à Lyon. L’ancien hôpital qui accueille, notamment, un palace Intercontinental et un centre de conférence.
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Date de mise à jour : 30/04/24
Date de création : 03/02/20
Source : Mathias Besson
